L'avenir de l'industrie

L'exigence de résultat financier immédiat et de rendement très élevé a caractérisé l'époque précédent la crise. La rareté qui ira croissante du crédit va fortement changer la donne quant à la décision d'allocations de ressources en particulier la décision d'investissement.

Deux préalables à garder à l'esprit: L impératif de l'investissement dans la durée et ceci malgré le coup d'arrêt brutal suite à la crise financière de septembre 2008. Impératif pour renouveller notre potentiel industriel et permettre des gains de productivité eux même supports à la concrétisation de rentabilité économique de l'ensemble de l'outil industriel.

Autre Préalable: L'investissement et son rendement ne peut se juger que dans le temps. Ceci oblige de prendre la décision d'investissement en toute connaissance de cause, avec les bonnes informations techniques, humaines, financières et commerciales.

Les surcapacités industrielles actuelles sont la preuve que nous n'avons pas forcemment eu cette intelligence de l'investissement dans la période précédente.

Les médias nous abreuvent quotidiennnement d'informations sur l'annonce de nouvelles fermetures de sites industriels. Nous lisons, nous prenons connaissance des drames sociaux pour les familles que cela génère et nous écoutons avec colère ou résignation les justificatifs économiques de telles décisions.

L'objet de cet article est de montrer quelques éléments qui précèdent ce genre de décision:

Implicitement ou inconscienment, cette décision a été prise par le dirigeant depuis longtemps. j'ai connu le cas dans ma carrière professionnelle d'une fermeture qui a eu lieu treize ans après un problème majeur dans une usine et qui a servi comme prétexte à cette décision

Le plus souvent c'est une décision d'un seul dirigeant malgré l'dée que nous en avons d'un consensus partagé d'un comité de direction. Ce dirigeant est rarement celui qui mettra en oeuvre. Le "succès" de l'opération dépendra en grande partie des alliés qu'il trouvera parmi les autres dirigeants pour mettre en oeuvre ce plan.

Ce dirigeant est en général très sensible à la dimension sociale et dramatique de sa décision. Sa motivation est de sauver l'ensemble du navire.

Les économies d'échelle caractéristiques du secteur industriel apparaissent comme le critère de choix principal entre les sites qui seront fermés et ceux qui continueront. Par conséquent les sites de capacité et taille réduite sont les premiers à être fermés.Cela reflète bien une volonté de gain économique par économie d'échelle. Rarement est retenu comme raison du choix du ou des sites à fermer le mauvais climat social dans tel ou tel site.

Cette décision se prend en général trop tard. Elle devrait se prendre en haut du cycle pour en tirer tous les bénéfices en cas de ralentissement de l'activité. C'est rarement le cas! ceci explique que la simple fermeture d'un site peut entrainer l'ensemble de l'activité en déroute.

Voici quelques éléments de réflexion soumis à votre sagacité lecteur!

La crise est elle finie? Les cours de bourse remontent, les matières premières aussi.  La hausse à venir des matières premières doit aussi nous alerter. Comment pourons nous ne pas être pris en tenaille entre cette hausse inéductable et une résistance forte du marché à la hausse de nos prix de vente compte tenu d'une faible demande et de surcapacité notoire dans de nombreux secteurs?

De fortes liquidités ont été injectées dans les circuits financiers et économiques depuis septembre 2008 voir août 2007 pour pallier au phénomène de désendettement massif entamé suite à la crise des "subprimes". Nous observons les premiers rebonds de l'inflation des actifs, mécanisme bien connu depuis que les banques centrales régulent l'économie en offrant des taux d'intérêt négatif.

Praticiens de l'industrie, nous percevons un frémissement d'activité. Est ce que cela veut dire que tout repart comme avant? Nous assistons à la fin du processus de déstockage. Je ne suis pas sür que les causes racines de la décroissance industrielle que nous avons connue depuis six mois soient disparues.

Elles tournent autour des thèmes de la réduction des surcapacités installées, l'automobile en ait un bon exemple, de la meilleure gestion du cash, de l'adaptation des ressources humaines au nouvel environnement.

Ce nouvel environnement se caractérise à une propension collective à moins consommer du matériel dans les pays occidentaux, à consommer du "durable".

Je reviendrais prochainement sur ces différents thèmes en particulier la baisse des investissements que nous constatons partout dans le monde.