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26/09/2011

Politique et stratégie industrielle à la française ou comment reconstruire une filière industrielle

 

Je reprends le thème de mes articles du 1er et 16 février de cette année, la politique et stratégie industrielle à la française et je souhaite apporter un éclairage particulier pour aider à mesurer les contradictions voir les obstacles à une possible reconstruction de telle ou telle filière industrielle abandonnée en France.

 

Je souhaite vous emmener le temps de la lecture de cet article en Ouzbékistan. Tel Usbek ou Rica, héros persans du livre de Montesquieu « les Lettres persanes » qui découvrent et rendent compte du tumulte de la vie parisienne au XVIII ème siècle, et d’une manière inverse, je rendrais compte de mon voyage en Ouzbékistan et en particulier de la manière le pouvoir central a reconstruit une filière textile allant de la matière première le coton au polo de type Lacoste fièrement porté par notre guide et objet symbolique de l’indépendance « textile » vis-à-vis du monde chinois voisin, ennemi historique de tout temps.

 

Pour bien comprendre le tour de force réalisé, il est important de se rappeler que l’Ouzbékistan est l’un des cinq premiers producteurs de coton au monde depuis que sous l’époque stalinienne, les deux principaux fleuves Syr Daria et Amour Daria ont été détournés pour permettre l’irrigation des déserts et la culture du coton pour l’ensemble de l’ex URSS. Cette production continue aujourd’hui et a un coût écologique gigantesque !

 

La suite de cette affaire vaut toute notre attention. Pour rester indépendant vis-à-vis du commerce mondial et pour procurer du travail à une population jeune et croissante, le pouvoir centrale de type autoritaire et très concentré dans la famille régnante a investi d’une façon systématique dans des industries qu’elle contrôle et a utilisé la manne financière que constitue les exportations premières comme le gaz.

 

Là s’arrête notre plongée dans le monde Ouzbek ! Il permet de juger des limites d’une politique à tout crin d’industrialisation en France.

 

La  première est tout relance de l’industrie en France nécessitera une ponction importante du revenu national pour permettre cette démarche. L’investissement se fera au détriment de la consommation des ménages. Nous ne pourrons pas nous voiler la face quant aux arbitrages « macro-économiques » que sous tend cette politique. Cette orientation sera d’autant plus difficile qu’elle s’inscrira dans un contexte de remboursement de la dette, donc d’augmentation des impôts, de baisse généralisée des revenus des ménages.

 

La deuxième est de constater que ce qui est possible dans un pays en cours de développement, aux moyens financiers concentrés dans les mains du pouvoir politique n’est pas reproductible dans  une grande et riche démocratie .

 

Deux questions sont à se poser : Pourquoi la France n’a pas initialisé de nouveau projet industriel de grande ampleur depuis plus de trente ans ? Le dernier est à mon avis la construction et la mise en route du TGV

 

Comment transformer en mise en œuvre industrielle les recherches et les développements de pointe qui ont lieu sur le territoire français ?

 

21:39 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

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