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25/08/2011

Du stakhanovisme à la mise en oeuvre d'un système TPS..

Je vais essayer de balayer en accélérer plus de deux années d'expérience  de transformation d'une usine  au fin fond de la grande plaine hongroise à proximité de la frontière roumaine.

Imaginons trois ateliers étroits, mal éclairés où s'empilent montants d'échelles, marche pieds, rebuts, déchets à chaque poste de travail sans ordre établi et où s'affairent ouvriers tout droit sortis d'une fresque érigée à la gloire des héros du communisme. Cela se passe en 2008. Chaque opérateur est payé à la pièce produite. Le système d'incitation est simple et structure les comportements mais ne crée pas un centre de fabrication très performant vu par le client en terme de délai de livraison, coût et qualité.

Comment mettre aux standards de performances industrielles occidentaux voir japonais de tels ateliers? Comment créer une organisation capable d'apprendre de tels standards, de les vivre au quotidien et de les faire évoluer dans un esprit d'amélioration continue par la suite?

Certes la première étape est la formation des cadres et dirigeants aux méthodes et outils pour atteindre de tels standards? Mais que pèsent quelques jours de formation face à des années d'habitudes de travail qui en sont devenues de véritables normes et convictions?

La première clé est qu'il faut qu'il se passe quelque chose sur le terrain, bouger les machines et redéfinir les flux matières a la vertu de matérialiser le changement. Cela permet au plus grand nombre d’employés de le visualiser.  Remettre  en cause la routine dans l’atelier n’est pas suffisant. Quelque chose doit aussi se passer au niveau de la vie confortable des employés de bureau.

La mise en ligne de production d’activités auparavant éparses et sans lien entre elles doit s’accompagner rapidement de définitions des premiers standards de production qui seront revus par la suite.

Ces premiers standards doivent permettre de créer des liens et des flux entre stations de travail et de concrétiser cet embryon de travail d’équipe.

Très vite il faudra travailler sur l’équilibrage de charge entre les postes de travail et sur la définition des tailles d’encours standards et nécessaires entre postes pour permettre un flux physique régulier, cadencé et en phase avec le Takt de la demande cliente.

Seule la mise en place, la visualisation d’une matrice de compétences avec le plan de formation associé permettra de maintenir ce flux de produits cadencés avec cette demande. J’aborde ici sans le point le plus délicat de ce programme de changement. Le travail en équipe sera effectif si l’opérateur sera prêt à changer de poste de travail de lui-même quant les encours en aval de son poste s’accumuleront, indication factuelle que le goulot d’étranglement se trouve en aval et que son intervention est nécessaire pour aider à ce poste goulot.

Quand les opérateurs auront intégrés ce genre de comportement, la partie est gagnée !

Cet épisode montre clairement l’importance de l’implication de la maîtrise et de l’encadrement de production !

 

 

08:56 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

23/07/2011

Lean and Mean

Lean et plan social :

Y a-t-il compatibilité entre ces deux démarches ?

A priori non. Le lean qui est une démarche systématique de chasse aux gaspillages au sein de l’entreprise et  permettant de se focaliser sur la valeur ajoutée perçue par le client, découle directement du système de production Toyota, entreprise japonaise emblématique par excellence, dont la politique d’emploi à vie constitue encore un élément de la culture d’entreprise.

Le lean a pu se développer au sein de l’entreprise japonaise en partie grâce à cette politique d’emploi à  vie dans la mesure ou celle-ci permettait de sécuriser les employés tout en leur demandant de s’engager par leur participation aux changements induits par la démarche lean et via les fameuses boîtes à idée.

Le succès de cette démarche lean a aussi eu lieu dans le contexte d’augmentation de part de marché des entreprises japonaises à l’export jusqu’à la fin des années 80 permis par les gains de productivité réalisés par ce biais.

Qu’en ai t il aujourd’hui de ce type de démarche dans une économie industrielle occidentale dont la croissance avoisine les 1 à 2% ? ou autrement dit si des gains de productivité sont réalisés par cette méthode, qu’est ce qu’ils adviennent dans un environnement de volume produit quasi stable.

D’où la question posée initialement de compatibilité entre une démarche lean qui nécessite la participation des employés et un plan social qui a un impact énorme sur le moral des employés mais qui permettent de matérialiser une partie des gains de productivité dans le compte d’exploitation.

Le challenge du dirigeant dans sa quête à garantir la pérennité et le développement de l’entreprise est de mener ces deux approches en parallèle.

Pour cela il lui faut démontrer une capacité de communiquer et de convaincre hors du commun.

Sans un discours  de vérité et d’espoir, la démarche lean dans un contexte de restructuration est vouée à l’échec.

Cibler les objectifs et priorités des chantiers d’amélioration lean pour qu’il soit en ligne avec la stratégie de l’entreprise certes mais aussi cibler les compétences et le personnel qui seront là cette restructuration.

Tenir un discours cohérents entre la nécessité d’adapter la capacité de travail à la demande du marché et le besoin, malgré cela, de transformer l’entreprise dans ces méthodes de travail et dans sa culture.

Tout programme d’amélioration continue commence par du leadership, de la communication, de l’écoute. Le résultat véritable est quand vous obtenez l’engagement des collaborateurs dans le changement  permanent.

14:06 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (1)

16/02/2011

Politique et stratégie industrielle à la française (part2)

A contre-pied des incantations actuelles sur la nécessaire revitalisation de l’industrie en France, je souhaiterais évoquer les conditions pratiques et opérationnelles pour un possible retour de l’industrie en France.

 

Pour envisager de telles conditions, il me paraît absolument nécessaire de comprendre et intégrer l’environnement concurrentiel industriel actuel.

Un premier élément à prendre en considération est la capacité excédentaire que la Chine a construite, conséquence directe des plans de relance de l’économie qu’elle a mise en œuvre suite à la crise financière d’octobre 2008.

Cette surcapacité crée un déséquilibre notoire qui rend d’autant peu possible une compétition au niveau international équitable.

Je saisis cette occasion pour m’insurger contre l’entrée de la Chine en 2001 dans l’OMC sans conditions réciproques légitimes dans l’ordre des échanges.

Comment un éminent haut fonctionnaire français, par ailleurs membre du parti socialiste Pascal Lamy a pu permettre une telle distorsion dans les échanges, amplificateur du chômage dans nos pays développés ?

A élargir le débat nous pouvons nous questionner comment réconcilier les dirigeants du parti socialiste avec les couches populaires en France après de telles bévues ?

Un autre chemin de travers à ne pas prendre est la piste du protectionnisme industriel au niveau européen prôné en particulier dans le livre « Après la démocratie » d’Emmanuel Todd.

En aparté les évènements en Tunisie et en Egypte de ces dernières semaines rappellent à juste titre combien l’étude de la démographie est le meilleur à mon avis facteur de prévision d’évolution et de tendances.

Rien n’était plus prévisible que l’irrémédiable montée du désir de changement de cette population jeune, mieux éduquée et directement connecté via internet et les réseaux sociaux aux sociétés développées, véritables pays aux cavernes d’Ali Baba.

Je rends hommage à Emmanuel Todd pour ces analyses sur les tendances de fond d’évolution du monde en général en partant des études démographiques.

Par contre à la lecture de son livre, la motivation profonde d’un tel protectionnisme industriel qu’il met en avant est de rendre possible la montée des salaires.

Ce n’est pas la bonne piste !

Si un redémarrage de l’industrialisation peut passer momentanément par des mesures de partenariat public et privée privilégiées, il me paraît évident que nous  pouvons que nous  mesurer à une compétition mondiale pour rendre pérenne un tel redémarrage de l’industrie.

Je reviendrais dans l’article suivant à ces conditions opérationnelles et pratiques de cette relance de l’industrie en France.

12:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)